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la chronique

Certes, aucun moment ne pouvait être plus mal choisi pour réveiller cette querelle. De tous les cabinets qui se sont succédés en France depuis un siècle, aucun n’avait marqué une plus ferme résolution d’appliquer les Articles organiques en les prenant au pied de la lettre. Rappeler solennellement que le Saint-Siège ne les reconnaissait pas c’était tendre, pour ainsi parler, la « perche de rupture » à ceux qui désiraient s’en saisir.

L’ultimatum.

Ils n’y manquèrent pas. Jusqu’alors les fautes commises l’avaient été par le gouvernement pontifical ; à partir de ce moment, la responsabilité incombe au gouvernement français. Un mauvais souffle a passé ; il aspire à précipiter les choses, à créer de l’irréparable ; il le fait avec brutalité, sans réflexion, sans mesure. L’ultimatum remis le 23 juillet a déjà une allure belliqueuse ; le dernier paragraphe sent la poudre et il semble, eu effet, qu’on soit à la veille d’une déclaration de guerre puisqu’on parle de « remettre ses passeports » au nonce apostolique. La remise des passeports signale entre puissances l’ouverture des hostilités ; ici elle ne peut signifier que la cessa-