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Page:Pierre de Coubertin - Chronique de France, 1906.djvu/110

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la chronique

réalisé par ailleurs pour 54 millions de réductions diverses ; au lendemain d’une guerre désastreuse comme celle de 1870 et en pleine période de réorganisation, on conviendra que c’était là une modération méritoire.

À partir de 1877, une sorte de folie souffla sur les pouvoirs publics. L’Exposition de 1878 bientôt suivie de la démission du maréchal de Mac Mahon et d’élections favorables aux républicains introduisirent dans le gouvernement aussi bien qu’au parlement un esprit d’imprévoyance et des habitudes déréglées. Extension irréfléchie de presque tous les services, dispersion des initiatives, absence de suite dans l’effort, précipitation dans les décisions, telles sont les caractéristiques de cette période. En une seule année, les dépenses s’accrurent de 343 millions puis, par bonds successifs, elles montèrent encore de 445 millions ; on arriva de la sorte à des déficits annuels de 500 à 700 millions. Le vote en 1883 des conventions négociées entre l’État et les six grandes compagnies de chemins de fer marqua l’ouverture d’une ère nouvelle qui fut, en somme, une ère de sagesse. Les dépenses, certes, allèrent en s’aggravant mais on sut du moins pourquoi : ce fut en vertu d’une politique