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de france

province ; elle se reconnut en lui et fêta ses succès ; il se sentit son fils et l’aima fidèlement. Son « idée » ; c’était l’analyse des grands événements de l’histoire contemporaine ; pour cette besogne, il était fait ; sa curiosité à l’égard de tels événements était inlassable. Pourtant, que de distractions sur sa route l’en détournèrent ! Que d’occasions s’offrirent à lui de changer de direction ! Que d’aventures le sollicitèrent vers d’autres horizons. L’entrain et l’imagination se révélaient en lui, dès le collège, à une dose peu commune. Aussi aimait-il la poésie d’un amour qui subsista. Il appréciait tour à tour l’harmonie ample de Lamartine et les âcretés raffinées de Baudelaire. On nous dit qu’il passait avec complaisance de Stendhal à Balzac et de Montesquieu à Le Play : pour le style, Flaubert le captivait. Et ce n’était pas là matière à amusement de l’esprit, ainsi qu’il advient à des savants heureux de se reposer de leurs travaux techniques par l’éclectisme de lectures variées. Sorel composa lui-même des romans et des poésies. Il marqua dans ses romans des qualités précieuses qu’il aurait pu développer assez complètement pour atteindre aux frontières d’un renom peu durable, peut-être, mais dont plus d’un litté-