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l’école monge à éton

toute sa personne respire l’indifférence et l’apathie des blasés. Eh bien ! je n’en voudrais pas tant à ce parfait imbécile si je n’avais pas toujours remarqué que cette imitation manquée de la virilité tuait en lui ce qui est vraiment viril, l’énergie, la franchise, le courage ; la plupart du temps, il est incapable d’un effort violent ; il est maladroit à tous les exercices du corps ; il est menteur et cauteleux, et il fuit le péril sous quelque forme qu’il se présente : voilà son portrait et je crois encore qu’il est flatté !

Vous trouvez, n’est-ce pas, que je vous dis des choses dures ; elles sont destinées à passer par-dessus vous — non sans vous égratigner un peu, sachez-le — pour aller en frapper d’autres qui, bien plus que vous, méritent de tels reproches.

Au fait ! les méritent-ils ? Mon Dieu ! s’ils en portent la responsabilité, ils ne sont pas seuls à la porter. Que leur a-t-on offert pour les tirer de là ? Quel contrepoids a-t-on fourni à leur fatigue intellectuelle ? De quelles distractions les a-t-on entourés ? Je suis forcé de convenir que jusqu’à ce jour rien n’a été fait. Mais l’heure est venue où les choses vont changer ; à vous qui êtes les premiers servis (et c’est justice, car vous formez une élite) et aux autres ensuite on va proposer, comme le disait M. Godart dernièrement, « de nouveaux devoirs à remplir, devoirs attrayants, mais non moins impérieux que les autres ». Je vous demande