Aller au contenu

Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/70

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
50
à l’école monge

ils portent la peine — je n’hésite pas à le proclamer — de l’éducation incolore qu’ils ont reçue ; leurs intelligences sont pleines de science, leurs cœurs sont pleins des sentiments les plus élevés : que n’accompliraient-ils pas s’ils avaient ce je ne sais quoi qui leur manque, qu’on sent, mais qu’on ne peut définir, — cet esprit d’initiative, ce calme, cette mesure, cet entêtement aussi et cette puissance de volonté qui ont conduit des voisins moins bien doués à la conquête du monde !

L’éducation — en laquelle je vois la cause de notre stérilité actuelle — a fait son temps ; partout la réaction se manifeste ; mais ici seulement elle se manifeste avec une force et une conviction qui donnent à l’école Monge une avance considérable sur toutes les autres. C’est pourquoi je vous le dis de toutes mes forces, profitez de cette avance, donnez tous vos soins et tous vos efforts pour que l’expérience réussisse ; cette réforme qui paraît si minime est un vrai bouleversement ; travaillez à l’accomplir ; c’est pour la France !

La vie scolaire anglaise, avec ses charmes et ses particularités que je viens d’ébaucher devant vous, trouve son entier épanouissement dans la vie universitaire qui en est la conséquence logique ; aussi le plan de voyage que j’avais présenté à votre directeur comprenait-il, pour terminer, une visite à Oxford. Les vieilles cités d’Oxford et de Cam-