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Page:Pierre de Coubertin - L’Éducation anglaise en France, 1889.djvu/86

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à l’école monge

Elles viennent de temps à autre au pré Catelan faire un tour et regarder tous ces jolis mouvements si joyeux. Mais plutôt que d’arrêter son vélocipède ou d’interrompre une partie, on fait le sourd et l’aveugle quand on aperçoit sa mère ou sa sœur !… N’importe ! la vue de cette gaieté vaut bien pour elles le baiser volant qu’on leur eût donné.

Dans les bois de Ville-d’Avray, le jeudi 5 juillet, c’est le jour du fameux rallye ; le restaurant Cabassud est en fête et le soleil sépare brusquement de gros nuages noirs pour regarder la scène : les élèves de Monge et de l’école Alsacienne qui fraternisent (à Sainte-Barbe, on s’est excusé) ; les jerseys bleus, rouges, blancs, jaunes ; des tricycles qui courent sur la route ; toute une animation très jeune, les bons sourires des professeurs contents de voir que l’on s’amuse et aussi le piteux cortège d’une bande de lycéens versaillais que le sort amèrement ironique a poussés de ce côté ; ils ouvrent de grands yeux en apercevant tout cela ; l’ahurissement des pions est comique et peut-être ils se rendent compte de la relation entre ce joyeux rassemblement et les innovations dont on leur a parlé et qu’ils détestent de parti pris, sentant bien que c’est la fin de leur monde. Est-ce le contraste ? Toujours est-il que ce spectacle auquel tout le monde est habitué d’une promenade de lycéens paraît tout