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sport, liberté, hiérarchie

à coup monstrueux et quelqu’un s’écrie : « Faut-il que nous ayons été fous pour tolérer cela si longtemps ! » — Quant aux coureurs, ils relèvent imperceptiblement les épaules et se cambrent un peu je crois même avoir vu quelques mains se diriger vers une moustache absente.

Au milieu du brouhaha, les lièvres sont partis et à présent les cinquante coureurs qui composent la meute attendent le signal : les lièvres ont vingt minutes d’avance ; les chiens sont dirigés par deux membres du Racing-Club et du Stade français. Enfin quatre heures sonnent ; au pied de la statue blanche de Corot, puis le long de l’étang toute la meute déboule grand train pour s’éparpiller sous les arbres ; c’est d’abord un long ruban multicolore et puis des points isolés qui piquent la verdure et puis plus rien ; seulement on entend les trompettes des chefs d’équipage qui ont trouvé la bonne voie et rassemblent leur monde. Peu après, les lièvres débouchent sur la grande route et terminent par une course de 500 mètres ; M. Cavally, du Racing-Club, arrivé bon premier, se déclare gracieusement hors concours et cède à M. Naville (école Alsacienne) la grande médaille. — La piste est d’environ 5 kilomètres ; en tête de la meute qui apparaît bientôt, court un mongien, M. Céalis ; on lui remet une médaille d’argent qui porte l’inscription : Comité pour la propagation des