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pédagogie sportive

sivement s’y ajouter la double course, la course de fond (4600 mètres environ), le pentathlon (en 708), le pugilat (en 688), la course de chars à quatre chevaux[1] (en 680) le pancrace (en 648) ; puis à partir de l’an 632 les concours pour enfants ; enfin, en 396, les concours d’art. Il semble qu’on ait pendant longtemps tenu, pour rester fidèle à la tradition, à épuiser le programme en une seule journée. Mais en 472 les concours ne purent se terminer que fort avant dans la nuit et la durée des Jeux fut alors portée à cinq jours. Cela montre en tous cas que les concurrents ne furent jamais très nombreux et que leur spécialisation était extrême[2]. Le pentathlon dont l’apparition introduit dans l’histoire sportive les « sports combinés » comprenait la course, la lutte, le lancement du disque, le saut et le pugilat auquel par la suite fut substitué le lancement du javelot. Il ne paraît pas qu’on ait compté par points ; le vainqueur devait sortir premier des cinq épreuves successives. Nous ne savons pas exactement comment se faisait l’élimination.

La qualification du concurrent aux Jeux Olympiques était à la fois ethnique, sociale, morale et technique. Il devait être de pure race hellénique, n’avoir commis ni crime, ni impiété, ni sacrilège et une fois « accepté » comme candidat, s’être soumis, après un entraînement de dix mois, à un stage de trente jours à Élis pendant

  1. Il y eut par la suite des courses de chevaux, de poulains et même de mulets. On se demande si les questions d’élevage ne jouèrent pas un rôle à Olympie.
  2. Le fameux Thayllos de Crotone dont Hérodote conte les exploits et qui prit part à la bataille de Salamine était un champion de saut qui gagna en outre deux pentathlons et une épreuve de course, fait évidemment très rare. On a calculé que son record de saut était d’à peu près 16 m. 30, ce qui indiquerait un triple saut.