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histoire des exercices sportifs

vailler ensemble les adeptes d’exercices jusqu’alors étrangers et même hostiles les uns aux autres. Cette collaboration est en effet, en chaque pays, la condition du succès de la représentation nationale aux Jeux Olympiques.

Or on imagine malaisément aujourd’hui ce qu’étaient, il y a trente-cinq ans, la mentalité et les habitudes d’inimitié réciproque du petit monde sportif[1]. À des préjugés de caste se superposait la méfiance technique issue de la conviction que la pratique d’un sport nuit à la perfection musculaire d’un autre ; professeurs et élèves s’accordaient généralement sur ce point. En collaborant, on cessa de se dédaigner ; peu à peu les diverses formes d’exercices se pénétrèrent pour le plus grand bien de chacune. Si la méfiance n’a pas encore complètement disparu, elle s’est atténuée au point de devenir inoffensive.

L’extension démocratique.

Le sport antique écartait les esclaves ; les sports modernes allaient-ils être uniquement pour les riches ? Ce serait le cas tant que, pratiqués dans des établissements séparés les uns des autres et entièrement

  1. La première tentative de concentration sportive s’opéra autour du Congrès des Exercices physiques de l’Exposition de 1889, congrès à l’occasion duquel eurent lieu les premiers concours scolaires ; 150 concurrents pour l’équitation, 375 pour les courses à pied, 137 pour la natation, près de 100 pour l’escrime répondirent à l’appel des organisateurs cependant que les dirigeants des différents sports étaient conviés à discuter de leurs intérêts communs. — Voir aussi la Revue Olympique de décembre 1913, p. 188.