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la préface des jeux olympiques.

choristes exécutèrent l’Hymne à Apollon, ce fragment de musique grecque découvert dans les fouilles de Delphes.

Le Congrès tint six séances, agréablement entremêlées de fêtes, d’excursions et de banquets. La France, l’Angleterre, les États-Unis, la Grèce, la Russie, la Suède, la Belgique, l’Italie, l’Espagne étaient représentés par des délégués ; la Hongrie, la Bohème, l’Allemagne, la Hollande, l’Australie l’étaient par des adhésions individuelles ou des communications écrites. À l’unanimité des votants, il fut décidé que les Jeux Olympiques rétablis seraient célébrés successivement dans toutes les capitales du monde à quatre années d’intervalle, que le programme en serait exclusivement moderne et que leur inauguration aurait lieu à Athènes, au printemps de 1896. Le Congrès, avant de se séparer, nomma un comité international de quinze membres, chargé d’exécuter ses décisions.

Il y a maintenant mille cinq cent deux ans qu’un édit de l’empereur Théodose supprima définitivement les Jeux Olympiques et je suis sûr qu’ils sont légion ceux qui, depuis lors, en ont rêvé le rétablissement : Romains dégénérés, imitateurs serviles des choses helléniques, — Byzantins compliqués chez qui les grands souvenirs étincelaient parfois sous le snobisme, — vieux professeurs épris des textes classiques, — âmes obscures saisies par la resplendissante vision de la beauté grecque, — songeurs de partout, anxieux de refaire de l’avenir avec des morceaux de passé.