Page:Pinard - F. de Lesseps, 1883.djvu/11

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sied pas ; il n’y a pas d’impuissance pour un peuple qui sait mourir ! »

Mais la Législative a remplacé la Constituante. M. de Lesseps a beau fatiguer le télégraphe et multiplier les courriers, il est sans instructions, sans avertissements, sans réponse du gouvernement présidentiel qui le trahit.

Pourtant il poursuit ses négociations ; Il parvient à rédiger un projet de convention honorable accepté par les triumvirs, acceptable pour nos soldats. L’état-major est réuni afin d’en entendre la lecture. Le ministre plénipotentiaire est interrompu « par les injures, les cris et les gestes menaçants » du général Oudinot. Son caractère officiel ne lui permet pas d’autre attitude qu’une inébranlable dignité.

Enfin, la première dépêche reçue lui notifie son rappel (29 mai).

Ses louables efforts étaient vains. Oudinot fut lâché, Rome bombardée, et notre victoire consomma notre honte.

Sacrifié aux coupables desseins du futur empereur, le diplomate tente de justifier sa conduite devant le Conseil d’État, n’obtient que sa mise en disponibilité sans solde. Vingt ans plus tard, seule expression de sa déconvenue, il dit