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publiquement : « Les événements ont démontré que la politique contraire à celle que j’avais l’ordre de suivre et qui était conforme à mes idées n’a pas été heureuse pour notre pays. » Nous avons la certitude écrite qu’il a voté contre l’Empire et regretté son avènement.

À la catastrophe opportune qui brise sa carrière officielle se rattache un fait antérieur. Un de ses nombreux voyages de France en Égypte avait été une fois prolongé par une quarantaine devant Alexandrie. Il fit demander des livres à son collègue du consulat, qui lui envoya, entre autres, le rapport de l’ingénieur Lepère relatif à la traversée de l’isthme de Suez par une voie quelconque. Il étudia le projet. Dès lors, pendant ses longs séjours en Égypte, l’idée le travaille. Les devoirs quotidiens de la diplomatie l’écartent, mais elle revient, obstinée et vivace. Le retard du paquebot d’Alexandrie est une mésaventure profitable. La rupture de 1849 complète. Elle décide de sa vie, lui rendant la liberté et quatre années de méditation dans le Berry où il s’occupe d’agriculture, de questions orientales : sa pensée en Égypte.

À quel homme est-il promis de vivre assez