Page:Pinard - F. de Lesseps, 1883.djvu/14

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reste en arrière et ne dise rien à l’avantage du futur canal de Suez. Cet homme d’action, observateur toujours éveillé, pensif parfois, est soucieux des présages. Il ne leur obéit pas sans doute, mais il les note. Lui, qui a entendu la voix du désert, ne peut pas rester aveugle aux signes du ciel. Qui parle dans ces solitudes ? Dieu ? Allah ? Wischnou ?

Ainsi, le vice-roi lui a fait grand accueil, l’a emmené avec lui à son camp du lac Maréotis, le traite en grand frère, mais l’ancien diplomate attend le « moment favorable » de placer sa proposition.

Le 15 novembre 1854, à cinq heures du matin, il voit un magnifique arc-en-ciel dont les deux extrémités plongent de l’est à l’ouest. Son cœur « bat violemment ». Il définit le signe de l’alliance entre l’Orient et l’Occident, le jour marqué pour la réussite de son projet.

Et c’est ce jour-là qu’il parle, et Mohammed Saïd lui répond : J’accepte votre plan. Vous pouvez compter sur moi.

Le 31 décembre, c’est un météore lumineux qui marque la première journée d’exploration à travers le désert ; une année plus tard, quand les études préparatoires sont heureusement ter-