fortune ne m’a permis d’en payer, et, par conséquent d’en avoir, que deux cents. »
La paix de Villafranca, signée le 11 juillet 1859, permet à l’empereur de songer à Suez. L’ambassadeur français à Constantinople va recevoir l’ordre de soutenir la demande d’autorisation. Les membres du conseil de la Compagnie sont admis à présenter une pétition conçue dans ce sens à l’empereur. L’audience a lieu le dimanche 23 octobre 1859, à Saint-Cloud. On se forme en demi-cercle.
« Comment se fait-il, monsieur de Lesseps, que tant de monde soit contre vous ?
— Sire, c’est qu’on croit que Votre Majesté ne veut pas nous soutenir.
— Eh bien, soyez tranquilles — (roulant entre ses doigts le bout de ses moustaches) — vous pouvez compter sur mon appui et sur ma protection. J’ai donné des ordres à mon ministre des affaires étrangères pour que vos droits et vos opérations soient maintenus. »
En particulier, à M. de Lesseps :
« Que pensez-vous qu’il y ait à faire en ce moment ?
— Sire, le changement de résidence du consul général qui, étant un agent d’une grande