Page:Pinard - F. de Lesseps, 1883.djvu/27

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crise. La campagne a été menée par un ministre du sultan, Nubar pacha. Pour l’Angleterre, par la Turquie et avec le concours occulte d’un homme d’État français. Il s’agit simplement de déposséder la Compagnie, au moment où elle offre les preuves les plus manifestes de prospérité. L’homme d’État français, le 3 décembre 1863, reçoit au palais de la présidence du Corps législatif M. de Lesseps qui lui dit : « Monsieur le duc, vous êtes la dernière personne qui puissiez vous mêler de nos affaires et servir d’arbitre. On dit que les adversaires du canal comptaient sur votre intervention pour nous faire déposséder, on a parlé de sommes considérables données ou promises, et votre nom a servi de bouclier à Nubar pacha. »

On raconte que l’entretien se termine d’une façon singulièrement sèche et que le soir même, au ministère des affaires étrangères, des mots d’une vivacité périlleuse furent échangés entre M. de Morny et M. de Lesseps.

Néanmoins, M. de Morny est dessaisi de l’arbitrage dont l’empereur accepte la charge. M. de Lesseps sollicite une audience, voit l’empereur chez l’impératrice. Ah ! il remuera