Page:Pinard - F. de Lesseps, 1883.djvu/32

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L’activité constante entretient la force. On donne des leçons d’équitation aux fils, on adore encore le cheval, et l’été on emmène la troupe des enfants faire de grandes excursions à la Chesnaie et aux environs. On est sobre avec un bon appétit. Malgré les longs séjours en Orient, on a perdu l’habitude du café, mais on garde celle du cigare. Les conseils de Suez et de Panama, l’institut, les vastes relations mondaines dépensent le temps. Le travail et la famille suffiraient à occuper la vie dont on a goûté les plus rares enivrements.

Car, en novembre 1869, le victorieux que l’Europe acclame n’a pas encore épuisé la somme des honneurs qu’un peuple peut décerner à un homme. En 1870, M. de Lesseps est appelé à Londres. Nos voisins célèbrent l’inauguration du canal, consommation de la défaite de leur politique, comme une victoire qui leur eût été propre. M. de Lesseps reçoit la médaille d’or du prince Albert, la grand’croix de l’Étoile de l’Inde. Le 30 juillet, il est accueilli solennellement à Guidhall : le lord-maire lui remet une boîte d’un dessin égyptien d’or fin, enrichie d’émail et de guirlandes de lauriers, surmontée des armes de la Cité de