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LA BELGIQUE DE 1815 À 1830

étudier les récents progrès de la métallurgie. Il consultait d’Homalius d’Alloy sur les moyens de perfectionner l’industrie du fer. Comme sous l’Empire, des expositions industrielles, dont la première fut ouverte à Gand en 1820, stimulaient l’émulation des fabricants. Une loi instituait, le 12 juillet 1821, le « fonds de l’industrie » (1,300,000, plus tard 1 million de florins) destiné à encourager les manufactures, l’agriculture et la pêche. L’institution l’année suivante du mystérieux « syndicat d’amortissement », leur vint aussi largement en aide. Cependant, de grands travaux publics étaient entrepris. Le canal de Charleroi, réclamé depuis la fin du XVIIIe siècle par les charbonniers du Hainaut et que Napoléon n’avait pas eu le temps de faire creuser, était mis en construction en 1826. Celui de Pommerœul à Antoing (1823-1826) permit aux houilles du Borinage d’atteindre l’Escaut sans devoir passer par le territoire français. Dès 1822, le canal latéral de la Meuse était conduit de Maestricht à Bois-le-Duc. De 1825 à 1827, la grande entreprise du canal de Terneuzen, pour laquelle on avait été jusqu’à employer 500 femmes embauchées dans le pays de Liège, avait été activement poursuivie. Gand se trouvait en communication directe avec la mer et en 1828 on y creusait les bassins du dock. D’autres projets étaient à l’étude dont la réalisation eût doté le pays d’un réseau de voies navigables le mettant en rapports, jusqu’au fond du Luxembourg, avec Anvers et les ports hollandais. Et en même temps, l’État se préoccupait de former le personnel d’ingénieurs que réclamait la complication croissante de l’exploitation des houillères. En 1825, l’école des mines de Liège était ouverte.

De tous les bienfaits dus par la Belgique à l’initiative royale, le plus efficace fut la création de la Société générale des Pays-Bas pour favoriser l’industrie nationale. (Algemeene Nederlandsche maatschappij ter begunstiging der volksvlijt), fondée à Bruxelles le 13 décembre 1822[1]. Elle était destinée à

  1. J. Malou, Notice historique sur la Société Générale 1822-1862 (Bruxelles, 1863) ; La Société Générale de Belgique 1822-1922 (Bruxelles, 1922). Sur l’excellente organisation de cet établissement, cf. J H. Clapham, The economic development of France and Germany 1815-1914 (Cambridge, 1921).