autrichien, sa propriété de Dadizeele, où il s’éteint peu de mois après (14 septembre 1792).
À Douai, un jeune écervelé, le comte de Béthune-Charost, prétendant descendre des comtes de Flandre, cherche, en s’adressant à la fois aux « statistes » et aux « démocrates », à risquer un coup de force contre Bruxelles[1]. En rapport avec des professeurs de l’université de Louvain et des membres des États de Brabant, il dilapide sa fortune à mettre sur pied un corps de « confédérés ». Il excite les troupes autrichiennes à la désertion et va jusqu’à faire rédiger en latin des brochures destinées à débaucher les soldats hongrois. Rien ne pouvait évidemment sortir de cette équipée. Elle prit fin lorsque le gouvernement français eut décidé, au mois de décembre 1791, à la demande de celui de Bruxelles, de ne plus tolérer de rassemblements armés dans les places fortes de la frontière.
En revanche, les réfugiés que Paris attire de plus en plus nombreux, déployent une énergie qui s’alimente et s’excite de celle de la grande ville. Les démocrates belges y rencontrent les démocrates liégeois et de la communauté de leurs rancunes, de leurs aspirations et de leurs principes, naît, dès le 20 janvier 1792, le « Comité révolutionnaire des Belges et Liégeois unis ». Plus rien chez eux de la modération de Vonck. Dans la capitale enfiévrée, ces exilés se laissent entraîner par l’idéalisme passionné des Jacobins et des Montagnards. À leur exemple, ils veulent « régénérer » leur patrie et, sentant la guerre inévitable, ils s’y préparent. Une légion liégeoise se
- ↑ Il s’occupait déjà des troubles de la Belgique en 1790. Voy. E. Hubert, Correspondance des Ministres de France accrédités à Bruxelles de 1780 à 1790, t. II, p. 311 et suiv. (Bruxelles 1924). Sur lui, cf. A. Borgnet, Histoire des Belges à la fin du XVIIIe siècle, t. I, p. 327 (Bruxelles, 1861) ; H. R. von Zeissberg, Zwei Jahre belgischer Geschichte, t. I, p. 207 (Vienne, 1891) ; Schlitter, Briefe der Marie-Christine, p. 213, 266, 270, 274, 334 ; A. Chuquet, Jemappes et la conquête de la Belgique, p. 53 (Paris, 1890) ; H. Boulanger, L’Affaire des Belges et Liégeois unis. Revue du Nord 1910, p. 235 et suiv. L’arrêt par lequel le Conseil de Brabant le décréta de prise de corps le 27 mars 1792 (imprimé à Gand « bij L. Lemaire, op den Kalanderberg ») fournit sur lui des détails intéressants. Son rôle est d’ailleurs encore très mal connu et pourrait faire la matière d’une étude qui serait au moins curieuse.