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Page:Pirenne – Histoire de Belgique – Tome 7.djvu/187

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reur, la Belgique obtenait le bénéfice des réductions de tarifs accordés à la Grande-Bretagne. Puis ce furent, durant les années suivantes, des traités analogues avec celle-ci (1862), avec le Zollverein (1863), avec l’Espagne, avec l’Italie. En 1865, une loi consacrant le nouveau régime déclarait de droit commun les conventions en vigueur.

Le rachat du péage de l’Escaut, accompli au mois de juillet 1863, fut le corollaire de cette bienfaisante victoire du libre-échange. Le traité négocié par Lambermont avec la Hollande et les Puissances, affranchissait le fleuve des dernières survivances de sa longue servitude. Anvers allait redevenir ce qu’il n’avait plus été depuis le XVIe siècle, un port commun à toutes les nations, en même temps que la Belgique elle-même s’ouvrait sur le monde par toutes ses frontières. Désormais son avenir de pays essentiellement industriel et urbain était décidé. Elle se retrouvait ce qu’elle avait été durant le Moyen Age et la Renaissance, une usine et un entrepôt ouverts au carrefour des nations et capables enfin de mettre de nouveau à profit la situation exceptionnelle dont la nature les avait pourvus mais dont, depuis trois siècles, les conjonctures politiques leur avaient presque continuellement refusé le bénéfice.