Rappelons enfin que le commerce d’esclaves auquel les Juifs s’adonnaient encore assez activement au ixe siècle, remonte certainement à une époque plus ancienne.
Si la plus grande partie du commerce s’est incontestablement trouvée, dans la Gaule mérovingienne, aux mains de marchands orientaux, à côté d’eux, et selon toute apparence en relations constantes avec eux, sont mentionnés des marchands indigènes. Grégoire de Tours ne laisse pas de nous fournir sur leur compte des renseignements qui seraient évidemment plus nombreux si ce n’était le hasard qui les amène dans ses récits. Il nous montre le roi consentant un prêt aux marchands de Verdun, dont les affaires prospèrent si heureusement qu’ils se trouvent bientôt à même de le rembourser[1]. Il nous apprend l’existence à Paris d’une domus negociantum, c’est à dire selon toute apparence, d’une sorte de halle ou de bazar[2]. Il nous parle d’un marchand profitant pour s’enrichir de la grande famine de 585[3]. Et dans toutes ces anecdotes, il s’agit sans le moindre doute, de professionnels et non de simples vendeurs ou de simples acheteurs d’occasion.
Le tableau que nous présente le commerce de la Gaule mérovingienne, se retrouve naturellement dans les autres royaumes germaniques riverains de la Méditerranée, chez les Ostrogoths
- ↑ Historia Francorum, éd. Krusch, l. III, § 34.
- ↑ Ibid., l. VIII, § 33.
- ↑ Ibid., l. VI, § 45. En 627 un Johannes Mercator fait une donation à Saint-Denys. Mon. Germ. Hist. Dipl. Merov., t. I, p. 13. Les Gesta Dagoberti (Ibid., Script. Rer. Merov., t. II, p. 413) parlent d’un Salomon Negociator qui, à vrai dire, est sans doute un juif.