Aller au contenu

Page:Piron - Œuvres complettes, 1776, tome 1.djvu/315

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

L’une vient d’éclater, l’autre éclate à son tour :
Et je juge par-là du prix de votre amour.

VALÈRE

Très mal jugé, madame !

ÉRASTE

Ah ! Sentence cruelle !
J’y suis le plus lésé, madame ; & j’en appelle.
Qui ? Moi ! De l’intérêt ! Parce que ? Quoi ! Voyons.

VALÈRE

Mais, oui : quel procédé veut-on que nous ayons ?
Je ne dirai qu’un mot, madame. Je vous aime ;
Cela sans intérêt, purement pour vous-même.
Vous aimez Angélique : eh bien ! Ajustons-nous.
Vous vous efforcerez pour elle, & nous pour vous :
Voyez de nous d’abord celui qui peut vous plaire,
Et qu’il soit votre époux…

ÉRASTE

C’est une affaire à faire ?
Après quoi, pour sa dot, boursillant en commun,
Elle aura par de-là de quoi s’en trouver un.

DAMIS, à Angélique qui veut sortir

Ah ! Madame, arrêtez. Des offres de mes frères,
Retranchons ce qui peut les rendre téméraires :
Votre chère Angélique aura part à nos biens ;
Pour elle à votre gré choisissez dans les miens :
Je ne demande pas le moindre sacrifice ;
Traitez-moi seulement avec plus de justice ;