Page:Pitzipios-Bey - L’Orient, les réformes de l’Empire byzantin, 1858.djvu/10

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-II-

pas sans fruit, si ma voix, malgré sa rude mais toujours respectueuse franchise, peut arriver jusqu’à votre trône ; j’augure trop bien de votre étoile, Sire, pour ne pas me flatter qu’il se trouvera parmi vos sujets quelqu’un assez dévoué à votre gloire et à vos propres intérêts pour l’aider à parvenir jusqu’à vous.

Votre Majesté verra alors que si, d’une part, je révèle sans réticence l’excès des misères qui dévorent son peuple, les causes qui, en paralysant ses généreuses tentatives, contribuent aujourd’hui, plus activement que jamais, à saper les bases de sa dynastie, de l’autre, j’indique les moyens de préserver son trône de la ruine qui le menace.

Je le proclame hautement, nul plus que Votre Majesté n’a la volonté du bien, et le bien serait fait depuis longtemps, si les causes que je viens enfin vous signaler ne multipliaient autour de vous les obstacles.

La première de ces causes ne serait-elle pas dans les usages mêmes du sérail, qui vous condamnent fatale ment à l’ignorance de ce qu’il vous importerait le plus de savoir ?

En exagérant sans cesse les exigences de votre dignité suprême, on retient habilement, Sire, Votre Majesté sous la dépendance absolue de tous ceux auxquels dès lors vous êtes contraint de déléguer votre pouvoir. La vénération dont on vous entoure avec tant d’empressement est la chaîne dont on se sert pour vous em-