Page:Pitzipios-Bey - L’Orient, les réformes de l’Empire byzantin, 1858.djvu/12

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— IV —

virement contraire à leur éducation, à leurs préjugés, à leurs habitudes et à leur cupidité ?

D’autre part, l’inintelligence manifeste qui ressort des combinaisons imaginées par ces prétendus hommes d’État signale hautement, comme égale à leur mauvais vouloir, une impuissance nuisible à vos intérêts, si indissolublement unis à ceux de votre peuple ! Ce n’est pas seulement dans l’action publique, mais encore dans les tendances privées vers le progrès, que l’impéritie de ces gens se manifeste ; de tout ce qu’ils ont prétendu créer, il n’y a rien de vrai et de rationnel ; on a bien emprunté des noms à la civilisation, mais de tout ce que ces noms signifient, nous n’avons rien, absolument rien !…

Votre Majesté change fréquemment les hommes aux quels elle confie les affaires de l’État ; mais, sous des noms différents, ce sont toujours les mêmes hommes qui administrent ; l’aveuglement est toujours le même.

Et cependant, Sire, même parmi vos sujets mahométans, il ne vous serait pas difficile de rencontrer des ministres loyaux et intelligents, si, dans l’état actuel des choses, manifester un talent réel et des intentions pures ne devait pas être malheureusement un motif d’exclusion aux yeux des hommes en possession de la confiance de Votre Majesté.

Enfin, parmi les nombreux dangers qui menacent le trône de Votre Majesté, les cabinets, jusqu’ici, n’avaient