Page:Pitzipios-Bey - L’Orient, les réformes de l’Empire byzantin, 1858.djvu/241

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

XIII. — « Aucun musulman ne tourmentera les chrétiens et ne disputera avec eux, si ce n’est de civilité ; il les traiter humainement et s’abstiendra de leur faire aucune violence en quelque manière que ce soit. S’il arrive à quelque chrétien de commettre un crime ou de tomber dans quelque faute, le musulman sera obligé de l’assister, d’intercéder pour lui, d’être sa caution et d’accommoder son affaire ; il pourra même racheter sa vie, et il ne sera point abandonné ni privé de secours, à cause de la divine alliance faite avec eux. Ils devront jouir de ce dont jouissent les musulmans, et souffrir ce qu’ils souffrent ; de l’autre part, que les musulmans jouissent de ce qu’ils possèdent et souffrent ce qu’ils souffrent. Conformément à ce traité, qui est fait à la juste prière des chrétiens, et conformément à la diligence requise pour confirmer son autorité, vous êtes obligés de les protéger, de les garantir de toute sorte de calamités, de leur rendre tous les bons offices possibles, et de faire en sorte que les musulmans partagent avec eux la bonne et la mauvaise fortune.

XIV. — « Il faut de plus avoir un soin particulier qu’on ne leur fasse aucune violence en matière de mariage ; c’est à savoir, qu’on ne forcera pas les pères et les mères de donner leurs filles en mariage à des musulmans, et qu’on ne les troublera point pour avoir refusé leurs fils ou leurs filles en mariage parce que cette action est purement volontaire et doit se faire de bon cœur et avec joie. Que s’il arrive qu’une femme chrétienne se joigne à un musulman, il doit lui laisser la liberté de sa conscience et souffrir qu’elle obéisse à son père spirituel et qu’elle soit instruite en la doctrine de sa foi, sans aucun empêchement. Il la laissera donc en repos et ne la tourmentera point, soit en la menaçant du divorce ou en la pressant de renier sa religion ; et s’il fait le contraire à cet égard, il méprise l’alliance de Dieu, se révolte contre le traité