Page:Planck - Initiations à la physique, trad. du Plessis de Grenédan, 1941.djvu/199

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convient pas à la mécanique ondulatoire parce que cette dernière comporte, en raison de la relation d’incertitude, une imprécision de principe dont la valeur est finie.

Par contre, il existe en mécanique classique une autre manière de poser la question qui conduit également à une réponse précise en mécanique ondulatoire. Un phénomène est complètement déterminé et cela, à chaque instant, quand, en plus de la configuration à cet instant, on donne non pas l’impulsion, mais la configuration à un autre instant. Pour ce calcul, on s’appuie sur un principe de variation : le principe de la moindre action. De même, dans l’exemple cité plus haut des billes élastiques, si l’on donne les positions initiales et finales des deux billes et l’intervalle de temps qui les sépare, les trois inconnues qui restent, à savoir les deux coordonnées spatiales du point de choc et l’instant où il à lieu, sont parfaitement déterminées.

Cette modification dans la façon de poser le problème, contrairement à la précédente, est immédiatement applicable à la mécanique ondulatoire. Sans doute, comme nous l’avons déjà vu, aucune configuration initiale ne saurait être déterminée rigoureusement ; mais on peut cependant, réduire cette indétermination au delà de toute limite donnée à l’avance. Le phénomène est donc connaissable avec une approximation aussi grande qu’on le voudra. Quant à la dissolution du paquet d’onde elle ne sauvait en aucune façon servir d’argument en faveur de l’indéterminisme. Car un paquet d’onde peut tout aussi bien se former que se dissoudre. En effet, tout comme en mécanique corpusculaire, le signe de la grandeur temps ne joue aucun rôle et tout phénomène peut se dérouler dans un sens aussi bien que dans le sens contraire.

Naturellement, en adoptant cette manière de parler, un paquet d’onde déterminé n’existe qu’aux deux instants qui ont été choisis ; dans tout l’intervalle qui les sépare ainsi que dans le temps qui précède et dans le temps qui suit, chaque onde élémentaire se comporte comme si elle était seule. Mais, que l’on nomme ces ondes matérielles ou ondes de probabilité, elles n’en sont pas moins entièrement déterminées dans tous les cas. Ainsi peut s’expliquer un paradoxe apparent : si, par une voie quelconque, un