Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/113

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qu’on le connaisse. Peut-être que si nous leur disions : O hommes ! vous ne parlez pas selon la vérité, et vous êtes dans l’erreur, ils nous demanderaient : Protagoras et Socrate, si nous définissons mal ce qui se passe dans l’âme, en disant que c’est être vaincu par le plaisir, qu’est-ce donc ? Et apprenez-nous ce que vous pensez à cet égard ?

Quoi donc ! Socrate, convient-il que nous nous arrêtions à examiner les opinions du vulgaire, qui dit sans réflexion tout ce qui lui vient à l’esprit ?

[353b] Je pense que cela nous servira à découvrir quel est le rapport du courage avec les autres parties de la vertu. Si tu juges encore, comme tout-à-l’heure, que c’est à moi de te montrer le chemin, suis-moi par où je croirai plus à propos de te conduire. Si tu ne le veux pas, et que tu aimes mieux que je laisse là cette discussion, j’y renonce.

Tu as raison, dit-il ; achève comme tu as commencé.

[353c] S’ils nous demandaient donc de nouveau, repris-je, qu’en tendez-vous par ce que nous appelons être vaincu par le plaisir ? je leur répondrais : Écoutez ; nous allons tâcher de vous l’apprendre, Protagoras et moi. N’est-il pas vrai que c’est dans les occasions suivantes que cela vous arrive ? Par exemple, vous vous laissez