Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/130

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Et si elles sont belles, ne sont-elles pas bonnes ?

Oui.

Les lâches, les téméraires et les furieux n’ont-ils pas au contraire des craintes et des confiances honteuses ?

Il en convint.

Lorsqu’ils sont hardis en des choses honteuses et mauvaises, est-ce par un autre principe que par le défaut de connaissance et l’ignorance ?

Non, [360c] dit-il.

Mais quoi ! ce qui fait que les lâches sont lâches, l’appelles-tu lâcheté ou courage ?

Je l’appelle lâcheté.

Les lâches ne nous ont-ils point paru être tels par l’ignorance des objets véritablement à craindre ?

Oui, dit-il.

C’est donc par cette ignorance qu’ils sont lâches.

II en tomba d’accord.

Tu es d’ailleurs convenu que ce qui les fait lâches, c’est la lâcheté.

Il ne s’en défendit pas.

La lâcheté est donc l’ignorance des objets qui sont à craindre et de ceux qui ne le sont pas.

Il en convint par un signe de tête.

Mais le courage est le contraire [360d] de la lâcheté.

Oui.