Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/310

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mutuellement de bien prendre garde de vous faire tort sans le vouloir en vous appliquant à l’étude plus qu’il ne faut. Aujourd’hui donc que je t’entends me donner le même conseil qu’à tes plus intimes amis, c’est une preuve décisive pour moi de la sincérité de ton affection. D’ailleurs, que tu saches me parler avec toute liberté, et ne me rien déguiser, tu le dis toi-même, et le discours que tu viens de m’adresser en fait foi. Puisqu’il en est évidemment ainsi, ce que tu m’accorderas dans la discussion aura passé par une épreuve suffisante de ta part et de la mienne, et il ne sera plus nécessaire de le soumettre à un nouvel examen. Car tu ne me l’auras laissé passer ni par défaut de lumières, ni par timidité : tu ne feras non plus aucune concession à dessein de me tromper, étant mon ami, comme tu le dis. Ainsi le résultat dont nous serons convenus sera la pleine et entière vérité. Or, de tous les sujets de discussion, Calliclès, le plus beau est sans doute celui sur lequel tu m’as fait une leçon : ce que l’homme doit être, à quoi il doit s’appliquer, et jusqu’à quel point, soit dans la vieillesse, soit dans la jeunesse. Le genre de vie que je mène peut être répréhensible à quelques égards ; mais sois persuadé que la faute n’est pas volontaire de ma part, et que l’ignorance seule en est la cause. Continue donc