Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/32

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barrassée. Prodicus était encore au lit, tout enveloppé de peaux et de couvertures, et auprès de son lit étaient assis Pausanias de Céramis[1] et un jeune homme du plus heureux naturel, à ce qu'il m'a paru, et de la plus belle figure. Il me semble que je l'ai ouï nommer Agathon, et je me trompe fort si Pausanias n'en est amoureux[2]. Il y avait encore les deux Adimantes, l'un fils de Céphis, et l'autre fils de Leucolophidès[3], et quelques autres jeunes gens. Comme j'étais dehors, je ne pus entendre le sujet de leur entretien, quoique je souhaitasse avec une extrême passion d'entendre Prodicus ; car il me paraît un homme très sage, ou plutôt un homme divin ; mais il a la voix si grosse, qu'elle causait dans la chambre un certain retentissement qui empêchait d'entendre distinctement ce qu'il disait.

Nous sommes entrés, et un moment après nous sont arrivés Alcibiade le beau, comme tu l'appelles, en quoi je suis bien de ton avis, et Critias, fils de Calleschros.

Après que nous avons été là un peu de temps,

  1. Céramis, dème de la tribu Acamantis.
  2. Voyez le Banquet.
  3. Leucolophidès commanda les Athéniens contre les Lacédémoniens. XÉNOPH., Hellen, II, 4, 21.