Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/443

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aura vu Parménide dans une vieillesse très avancée, lui étant très jeune ; l’autre, que Gorgias sera mort très tard ; or ces deux conditions sont remplies par l’histoire.

Nous trouvons dans ce morceau une phrase si étrange, que nous croyons devoir la rapporter textuellement : « Ὁ δὲ Ἐμπεδοκλῆς ὁ Πυθαγόρειος, ὁ διδάσκαλος Γοργίου, ἐφοίτησε παρ’ αὐτῷ. Ἀμέλει καὶ γράφει ὁ Γοργίας περὶ φύσεως σύγγραμμα οὐκ ἄκομψον τῇ 84 ὀλύμπιαδι. » Ἐφοίτησε παρ’ αὐτῷ, « a été disciple de Socrate », est totalement inadmissible. Routh dit à ce sujet : « Dum autem discipulum Socratis noster Empedoclem facit, nescio cujus fide nitatur. » En effet, personne ne parle d’un voyage d’Empédocle à Athènes ; puis l’expression ἐφοίτησε, qui désignerait une école positive, un enseignement spécial, ne peut s’appliquer à Socrate. Enfin, cette hypothèse est presque contre le calcul que l’auteur veut établir; car si Socrate a été le maître d’Empédocle, qui a été le maître de Gorgias, la contemporanéïté de Gorgias et de Socrate serait un peu compromise. On arrive ainsi à supposer quelque erreur de copiste dans παρ’ αὐτῷ ; et si l’on considère que le ἀμέλει de la phrase suivante, sans être vicieux, est insignifiant, on conçoit que la rectification peut tomber à la fois sur αὐτῷ et ἀμέλει. Nous proposons donc de lire : παρὰ τῷ Παρμενίδει, leçon à laquelle se