Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/624

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

extravaguer et de faire semblant de dire quelque chose, lorsqu’en effet je ne dis rien qui vaille.

HIPPIAS.

Et quel est cet homme-là ?

SOCRATE.

Socrate, fils de Sophronisque, qui ne me permettrait pas plus de parier à la légère [298c] sur ces matières, sans les avoir approfondies, que de me donner pour savoir ce que je ne sais pas.

HIPPIAS.

Il me paraît aussi, depuis que tu me l’as fait remarquer, que la beauté des lois est différente.

SOCRATE.

Arrête un moment, Hippias. Il me semble que nous nous flattons d’avoir trouvé quelque chose sur le beau, tandis que nous sommes à cet égard tout aussi peu avancés que nous l’étions auparavant.

HIPPIAS.

Comment dis-tu ceci, Socrate ?

SOCRATE.

Je vais t’expliquer ma pensée ; tu jugeras si [298d] elle a quelque valeur. Peut-être pourrait-on montrer que la beauté des lois et des institutions n’est point si étrangère aux sensations que nous éprou-