Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/630

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HIPPIAS.

Il faudrait, pour le croire, que j'eusse bien peu de connaissance de la nature des choses, et des termes dont nous faisons usage dans la dispute présente.

SOCRATE.

Voilà une charmante réponse, Hippias. Pour moi, il me semble que j'entrevois quelque chose qui est de cette façon, que tu dis être impossible : mais peut-être ne vois-je rien.

HIPPIAS.

Ce n'est pas peut-être, Socrate, mais très certainement, que tu vois de travers.

SOCRATE.

Cependant il se présente à mon esprit bien des objets de cette espèce : mais je m'en défie, puisque tu ne les vois pas, [300d] toi qui as amassé plus d'argent avec ta sagesse, qu'aucun homme de nos jours ; et que je les vois, moi qui n'ai jamais gagné une obole. Je crains, mon cher ami, que tu ne badines vis-à-vis de moi, et ne me trompes de gaieté de cœur ; tant j'aperçois distinctement de choses telles que je t'ai dit.

HIPPIAS.

Personne ne saura mieux que toi, Socrate, si je badine ou non, si tu prends le parti de me dire ce que tu vois ; car il paraîtra clairement