Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/660

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des vieillards, de crainte que ta maison ne cesse de donner des administrateurs à l’état.

MÉNEXÈNE.

Si tu me permets, Socrate, et si tu me conseilles d’entrer dans la carrière politique, je le ferai avec ardeur, sinon j’y renonce. Pour aujourd’hui, je me suis rendu au conseil parce que j’étais instruit que le sénat devait choisir celui qui prononcera l’éloge des guerriers que nous avons perdus : tu sais qu’on va faire leurs funérailles.

SOCRATE.

Je le sais. Mais qui a-t-on choisi ?

MÉNEXÈNE.

Personne ; on a remis le choix à demain. Mais on nommera, je pense, Archinus ou Dion[1].

[234c] SOCRATE.

Certes, Ménexène, c’est pour plus d’une raison qu’il est beau de mourir dans les combats. Celui qui perd ainsi la vie, quelque pauvre qu’il soit, obtient des obsèques pompeuses et magnifiques ; et fût-il sans mérite, il est sûr d’un éloge public, fait par des hommes habiles qui ne se fient pas à l’inspiration du hasard, mais qui composent leurs discours long-temps à l’a-

  1. Sur ARCHIKUS, voyez RUHNKEN, Histoire critique des orateurs grecs. — Ni Ruhnken ni Fabricius ne font mention de Dion.