Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/743

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Ion.

Pour cela, je ne le crois pas.

Socrate.

Tu crois du moins qu’un excellent [541b] rapsode est aussi un excellent capitaine ?

Ion.

Assurément.

Socrate.

N’es-tu pas le meilleur rapsode de toute la Grèce ?

Ion.

Sans comparaison, Socrate.

Socrate.

Et es-tu aussi le plus grand général de toute la Grèce ?

Ion.

N’en doute pas, Socrate ; j’en ai appris le métier dans Homère.

Socrate.

Au nom des dieux, Ion, pourquoi donc, étant le meilleur général et le meilleur rapsode de la Grèce, vas-tu de ville en ville récitant des vers, et ne commandes-tu pas les armées ? Penses-tu [541c] que les Grecs aient grand besoin d’un rapsode portant une couronne d’or, et qu’ils n’aient point affaire d’un général ?

Ion.

Notre ville, Socrate, est sous votre domina-