Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/744

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

tion ; vous commandez à ses troupes, et il ne lui faut point de général. Quant à la vôtre et à Lacédémone, elles ne me choisiront pas non plus pour conduire leurs armées : vous vous croyez en état de les conduire vous-mêmes.

Socrate.

Mon cher Ion, ne connais-tu pas Apollodore de Cyzique ?

Ion.

Quel Apollodore ?

Socrate.

Celui que les Athéniens ont si souvent mis à la tête de leurs troupes, [541d] quoique étranger, ainsi que Phanosthène d’Andros, et Héraclide de Clazomène[1], que notre ville a élevés au grade de général et aux autres charges, tout étrangers qu’ils sont, parce qu’ils ont donné des preuves de leur mérite. Et elle ne choisira pas pour commander ses armées, elle ne comblera pas d’honneurs Ion d’Éphèse, si elle l’en juge digne ! Quoi donc ! n’êtes-vous pas Athéniens d’origine, vous autres Éphésiens ? et Éphèse [541e] n’est-elle pas une ville qui ne le cède à nulle autre ?

  1. Ce qu’Élien a dit, V. H., XIV, 5, sur Apollodore et Héraclide, est tiré de cet endroit de Platon. — Sur Phanosthène, voyez Xénoph., Hellen., I, 5, 18, 19.