Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, III et IV.djvu/850

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cord. — Mais, entre toutes les choses, qu’appelons-nous des biens ? La réponse n’est-elle pas encore facile, et faut-il un homme de tant de mérite pour la deviner ? Tout le monde conviendra, par exemple, que c’est un bien d’être riche. N’est-ce pas ? — Assurément, m’a-t-il dit. — La beauté, [279b] la santé, et autres semblables perfections du corps, ne sont-elles pas des biens ? — Il en tomba d’accord. — Et la noblesse, la puissance, les honneurs dans sa patrie, il est évident que ce sont des biens ? — Il en convint. — Quels sont les biens qui nous restent encore ? être tempérant, juste, vaillant ; qu’en dis-tu ? Crois-tu, Clinias, que nous devons aussi prendre cela pour des biens, ou non ? On pourrait nous le contester ; mais toi, dis, qu’en penses-tu ? — Ce sont des biens, me dit-il. — [279c] Soit, lui dis-je ; et la sagesse, où la placerons-nous ? parmi les biens ? ou quel est ton avis ? — Parmi les biens. — Vois si nous n’oublions pas quelque bien digne de notre estime. — Il me semble que nous n’en avons point oublié, me dit Clinias. — Me ravisant encore, Par Jupiter ! m’écriai-je, nous avons failli laisser en arrière le plus grand de tous les biens. — Qui est-il ? demanda Clinias. — C’est, lui dis-je, le don de réussir en toutes choses, que tous les hommes, les plus ignorans