Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/132

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Puis :

Ce séjour d’épouvante et d’horreur, redouté des dieux eux-mêmes[00] ;
Son ame s’envolant de son corps, descend dans les enfers,
Déplorant sa destinée, d’abandonner la force et la jeunesse[1] ;


Et encore :

Ce séjour d’épouvante et d’horreur, redouté des dieux eux-mêmes[00] ;
Son ame s’enfuit sous terre, comme de la fumée,
En gémissant[2]


Et ceci :

Ce séjour d’épouvante et d’horreur, redouté des dieux eux-mêmes[00] ;
Telles des chauve-souris dans le fond d’un antre sacré,
Voltigent avec des cris, quand une de la troupe est tombée
Du rocher, et s’attachent l’une à l’autre ;
Telles s’en allaient ensemble en gémissant[3]


Nous conjurerons Homère et les autres poètes de ne pas trouver mauvais que nous effacions ces vers et tous ceux qui leur ressemblent. Ce n’est pas qu’ils ne soient poétiques et que la multitude n’ait du plaisir à les entendre, mais plus ils sont pleins de poésie, plus ils sont dangereux pour des enfans et des hommes qui, destinés à vivre libres, doivent moins s’effrayer de la mort que de l’esclavage.

  1. Iliade, XVI, 856.
  2. Iliade, XXIII, 100.
  3. Odyssée, XXIV, 6.