Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/576

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Tel est l’ordre même des choses.

Mais ce n’est pas là ce que tu demandes. Tu veux savoir quel est ce même fléau qui, s’attachant à la démocratie comme à l’oligarchie, conduit celle-là à la tyrannie.

Tu as raison.

Par ce fléau, j’entends cette foule de gens oisifs et prodigues, les uns plus courageux qui sont à la tête, les autres plus lâches qui vont à la suite. Nous les avons comparés les premiers à des frelons armés d’aiguillons, les seconds à des frelons sans aiguillon.

Et très justement.

Ces deux espèces d’hommes portent dans tout corps politique le même désordre que le phlegme et la bile dans le corps humain. Le législateur, en habile médecin de l’État, devra prendre par avance à leur égard les mêmes précautions que le sage cultivateur d’abeilles prend à l’égard des frelons. Son premier soin sera d’empêcher qu’ils ne s’introduisent dans la ruche ; et s’ils y pénètrent, il les détruira au plus tôt avec les alvéoles qu’ils ont infestés.

Non, il n’y a pas d’autre parti à prendre.

Pour concevoir plus clairement ce que nous voulons dire, suivons ce procédé.

Lequel ?

Divisons par la pensée l’État populaire en trois