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Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, IX et X.djvu/578

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C’est de là, j’imagine, que les frelons tirent le plus de miel et le plus facilement.

Sans doute. Quel butin pourrait-on faire sur ceux qui ne possèdent que peu de chose ?

Aussi donne-t-on aux riches le nom d’herbe aux frelons.

Ordinairement.

La troisième classe, c’est le menu peuple, tous ceux qui travaillant de leurs bras sont étrangers aux affaires et ne possèdent presque rien. Dans la démocratie, cette classe est la plus nombreuse, et la plus puissante, lorsqu’elle se rassemble.

Oui. Mais elle ne se rassemble guère, s’il ne doit pas lui revenir pour sa part quelque peu de miel.

Et il lui en revient toutes les fois que les chefs trouvent moyen de s’emparer des biens des riches pour les distribuer au peuple, en gardant la meilleure part pour eux-mêmes.

C’est ainsi qu’il lui revient quelque chose. Cependant les riches qu’on dépouille sont bien obligés de se défendre ; ils s’adressent au peuple, et emploient tous les moyens pour se tirer d’embarras.

Sans contredit.

Les autres, de leur côté, les accusent, n’eussent-ils jamais songé à la moindre innovation,