Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/355

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vernement le peuple chez nous n’était maître de rien, mais il était, pour ainsi dire, esclave volontaire des lois.

MÉGILLE.

De quelles lois ?

L’ATHÉNIEN.

Premièrement de celles qui concernaient la musique ; nous remonterons jusque là pour mieux expliquer l’origine et les progrès de la licence qui règne aujourd’hui. Alors notre musique était divisée en plusieurs espèces [700b] et figures particulières. Les prières adressées aux dieux faisaient la première espèce de chant, et on leur donnait le nom d’hymnes. La seconde, qui était d’un caractère tout opposé, s’appelait thrènes[1]. Les péons[2] étaient la troisième, et il y en avait une quatrième, destinée à célébrer la naissance de Bacchus, et pour cela, je crois, appelée dithyrambe[3]. On donnait à ces chants le nom de lois, comme si la politique était une espèce de musique ; et pour les distinguer des autres lois, on les surnommait lois du luth (27)

  1. Lamentations.
  2. Chants à l'honneur d'Apollon.
  3. Sorti de deux portes. Allusion à la double naissance de Bacchus.