autres membres inférieurs, il ne parait pas qu’il y ait aucune distinction entre la droite et la gauche pour les exercices qui leur sont propres ; mais [794a] à l’égard des mains, nous sommes en quelque sorte manchots par la faute des nourrices et des mères. La nature avait donné à nos deux bras une égale aptitude pour les mêmes actions ; c’est nous qui les avons rendus fort différens l’un de l’autre par l’habitude de nous en mal servir. Il est vrai qu’en plusieurs rencontres, cela est de peu d’importance : par exemple, il est indifférent qu’on tienne la lyre de la main gauche et le plectre de la main droite ; et ainsi des autres choses semblables. Mais il est contre le bon sens de s’autoriser [795a] de ces exemples, pour en user de même dans tout le reste, lorsqu’il ne le faudrait pas. Nous en avons la preuve dans les Scythes, chez qui l’usage n’est pas d’employer la main gauche uniquement pour éloigner l’arc, et la droite pour amener la flèche à eux, mais qui se servent indifféremment des deux mains pour tenir l’arc ou la flèche. Je pourrais citer beaucoup d’autres exemples pris de l’art de conduire les chars et d’ailleurs, lesquels nous montrent clairement qu’on va contre l’intention de la nature en se rendant la gauche plus faible que la droite. À la vérité, tant qu’il n’est question que d’un plectre de corne ou de quelque instrument semblable,
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