Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, VII et VIII.djvu/674

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occupations que nous venons de marquer. Tant que l’on dort, on n’est bon à rien ni plus ni moins que si on était mort. Quiconque veut avoir le corps sain et l’esprit libre, se tient éveillé [808c] le plus longtemps qu’il est possible, ne prenant de sommeil que ce qu’il en faut pour la santé ; et il en faut peu, lorsqu’on a su s’en faire une bonne habitude. Des magistrats qui veillent ; la nuit pour l’État sont redoutables aux méchants, soit du dedans, soit du dehors ; ils sont respectés, honorés des justes et des bons, utiles à eux-mêmes et à la patrie. Outre ces divers avantages, une nuit passée de la sorte contribue infiniment à inspirer du courage à tous les habitants [808d] d’une ville. Le jour venu, les enfants se rendront de grand matin chez leurs maîtres. Les troupeaux, soit de moutons, soit d’autres animaux, ne peuvent se passer de pasteurs, ni les enfans de gouverneurs, ni les serviteurs de maîtres, avec cette différence, que de tous les animaux l’enfant est le plus difficile à conduire, [808e] et d’autant plus rusé, plus revêche, plus disposé à regimber, qu’il porte en soi un germe de raison qui n’est pas encore développé. C’est pourquoi il est nécessaire de l’assujétir au frein de plus d’une manière : premièrement en lui donnant un gouverneur pour guider son enfance au sortir des mains de sa mère et des femmes, puis par le moyen de maî-