pentathle[1]est auprès d'un coureur ou d'un lutteur. Vaincu par chaque athlète dans l'exercice qui lui est propre, le pentathle ne tient que le second rang ; tandis qu'il est au-dessus de tous les autres athlètes en général. Voilà peut-être l'effet que, selon toi, la philosophie produit sur ceux qui s'attachent à elle ; [136a] ils sont dans chaque art au-dessous des maîtres, mais ils l'emportent sur tous les autres hommes ; de sorte qu'à le prendre ainsi, un philosophe est en toute chose un homme de second rang. Tel est, je crois, l'idée que tu veux donner du philosophe.
Socrate, me dit-il, tu as admirablement compris ma pensée, en comparant le philosophe avec le pentathle ; le philosophe est véritablement un homme qui ne s'attache à rien servilement, et qui ne travaille à aucune chose, de manière que pour porter l'une à sa perfection, il néglige toutes les autres, [136b] comme font les artistes ; le philosophe s'applique à toutes ensemble avec mesure.
Après cette réponse, comme je souhaitais savoir nettement ce qu'il voulait dire, je lui demandai s'il croyait que les gens habiles fussent utiles ou inutiles.
- ↑ Athlète qui s'occupe de cinq sortes d'exercices. (BURETTE, Mém. de l'Acad. des Inscript. vol. IV.)