Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/282

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

jamais rien faire qui eût rapport aux autres ; et, lorsque Critias, qui a succédé à Charmide, s’écrie qu’il ne parle pas d’actes matériels, mais d’actes moraux, Socrate lui répond qu’ainsi généralisée sa définition de la sagesse n’est plus que cette autre définition, savoir, que la sagesse consisté à faire le bien. Mais, au lieu de s’arrêter sur cette définition qui lui eût résisté davantage, Socrate l’esquive en quelque sorte, et demande brusquement à Critias si l’on peut faire le bien sans savoir qu’on le fait. — Non, sans doute. — Et peut-on savoir ce que l’on fait, sans se connaître soi-même ? — Impossible. — Et Critias se trouve conduit à avancer que faire le bien, être sage, c’est se connaître soi-même. Il triomphe de cette nouvelle définition, et, abandonnant toutes les autres, il déclare à Socrate qu’il se réduit définitivement à celle-là ; et c’est ici que s’engage la discussion principale de ce dialogue.