Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/314

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Pour ma part, reprit-il, je nie que ne pas faire le bien, mais le mal, soit être sage ; et je soutiens qu’on l’est en ne faisant pas le mal, mais le bien ; oui, je reconnais ici positivement qu’être sage, c’est faire le bien.

[164a] Tu pourrais peut-être avoir raison. Toutefois je suis étonné que tu croies que des gens sages puissent ne pas savoir qu’ils sont sages.

Mais je ne crois pas cela, s’est-il écrié.

N’as-tu pas dit tout-à-l’heure, que rien n’empêchait un ouvrier d’être sage, même en faisant ce qui est propre à d’autres ?

Oui, mais à quoi tend cette question ?

À rien. Dis-moi encore, penses-tu que le médecin, en guérissant quelqu’un, fasse une chose utile pour lui-même et pour le malade ?

Je le pense.

Et en faisant cela, il agit convenablement ?

Oui.

Celui qui agit convenablement n’est-il pas sage ?

Sans doute il est sage.

Mais tout médecin doit-il nécessairement savoir quand il applique ses remèdes avec fruit, et l’artiste quand il peut ou non tirer du profit de l’ouvrage qu’il entreprend ?

Peut-être que non.

Ainsi, tout en agissant d’une manière utile