Page:Platon - Œuvres, trad. Cousin, V et VI.djvu/917

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tion s’il convient ou non d écrire, le mépris marqué pour les livres et l’écriture, l’appel à une tradition des anciens, des anciens qui seuls savent la vérité, à l’Egypte, aux prêtres de Dodone; la comparaison de la simplicité antique avec la frivolité moderne ; l’abaissement de la poésie, de l’éloquence, de la politique au-dessous de la philosophie, prouvent incontestablement un retour complaisant vers le passé, et attestent dans le Phèdre une teinte pythagoricienne, mystique et orientale. Sans doute il y a une teinte tout-à-fait orientale dans le Phèdre ; les mystères et le pythagorisme y jouent un grand rôle; mais ce qui domine tout est l’esprit attique. Cet esprit se développe, il est vrai, sur la base du pythagorisme et des traditions étrangères, mais il s’y développe originalement. J’ai déjà montré quelle est d^ns le mythe la part de Platon, j’ai montré comment la liberté qui γ règne s’écarte des habitudes orientales et surpasse celles des pythagoriciens : la même remarque s’applique à la discussion sur la convenance ou l’inconvenance de l’écriture. Quoiqu’il cite les Egyptiens et les pythagoriciens, Platon arrive à une conséquence très-peu égyptienne et pythagoricienne; savoir, qu’on peut se permettre l’écriture pourvu que l’écriture ne soit pas une lettre.morte et qu’on l’anime par la pensée, Platon ne veut pas empêcher l’écriture pour