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Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome II.djvu/93

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NOTICE




I

LES PERSONNAGES ET LE SUJET


Les personnages du Charmide sont au nombre de quatre : Charmide, Critias, Chéréphon, Socrate. Mais Chéréphon, souvent mentionné parmi les plus zélés disciples du maître, ne paraît ici qu’un instant dans le préambule, et ne prend pas part à la discussion proprement dite. Sa courte apparition suffit d’ailleurs pour nous rappeler son trait distinctif, la chaleur de son dévouement à Socrate et sa nature impulsive.

Charmide, fils de Glaucon, qui donne son nom au dialogue, figure dans plusieurs ouvrages de Platon et de Xénophon. Il était le frère de Périctioné, mère de Platon. À l’époque où l’entretien est censé avoir lieu, c’est un tout jeune homme, encore soumis à la tutelle de son cousin Critias. Il est remarquable par sa beauté, par sa naissance illustre, par ses heureuses dispositions pour la philosophie et la poésie. Plus tard, il fréquenta Socrate et Protagoras (Protag., p. 315 a). Ses relations de famille l’engagèrent dans le parti aristocratique à côté de son cousin et tuteur Critias qui fut, comme on sait, le chef des Trente à la fin de la guerre du Péloponnèse. Charmide périt dans la guerre civile, au combat de Munychie, en 403 (Xén., Hellén. II, 4, 19).

Critias, l’aristocrate bien connu, n’était pas seulement un homme politique : c’était en outre un lettré, un ami des sophistes, un poète auteur de tragédies et d’élégies. Il était, lui aussi, parent de Platon, son père, Callæschros, étant le frère de Glaucon, l’aïeul maternel du philosophe.