Page:Platon - Œuvres complètes, Les Belles Lettres, tome XIII, 2.djvu/11

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


INTRODUCTION



Les dialogues
apocryphes.

À l’époque où les premiers éditeurs commencèrent à recueillir les œuvres de Platon, circulaient, sous le nom du philosophe, un bon nombre de dialogues dont personne n’admettait alors l’authenticité. Diogène-Laërce, à la suite du catalogue de Thrasylle, en cite une douzaine : la plupart d’entre eux nous sont inconnus. « Parmi les dialogues, écrit-il, on rejette unanimement Midon ou l’éleveur de chevaux, Éryxias ou Érasistrate, Alcyon, les Akephaloi[1] ou Sisyphe, Axiochos, les Phéaciens, Démodocos, l’Hirondelle, la Semaine, Épiménide. De ce nombre, l’Alcyon paraît être l’œuvre d’un certain Léon, comme le prétend Favorinus au chapitre v de ses Commentaires[2] ». D’autres

  1. Le terme Ἀκέφαλοί est assez malaisé à comprendre. Signifie-t-il : les ouvrages dont l’auteur est incertain ? Mais on ne voit pas alors pourquoi les dialogues qui précèdent, Midon, Éryxias, Alcyon ne sont pas rangés dans la même catégorie que Sisyphe et les suivants. Faut-il entendre : des dialogues qui n’ont pas de préambule ? Mais ce sens ne conviendrait pas à l’Axiochos, par exemple. Peut-être faudrait-il lire, comme le conjecture Hermann, non pas ἀκέφαλοι ἢ, mais ἀκέφαλοι η’. Diogène signalerait, après Alcyon, 8 dialogues sans préambule dont il n’indique pas les titres. On pourrait compter parmi eux le περὶ δικαίου et le περὶ ἀρετής. Plusieurs critiques cependant n’admettent pas la lecture de Hermann et préfèrent conserver le texte de la vulgate. Cf. Pavlu, Wiener Studien I, p. 63-66, 1912 ; Alline, Histoire du texte de Platon, p. 36, note 1 ; H. Krauss, Aeschinis Socratici reliquiae, Leipzig, Teubner, 1911, p. 27, note 35.
  2. Diog. L. III, 62.