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AXIOCHOS

aucun doute erronés. L’expression ἐγγράφεσθαι εἰς ἐφήβους pour désigner l’inscription parmi les éphèbes, ne se rencontre pas chez les auteurs du ve et du ive siècle, parce que l’inscription dans l’éphébie se confondait alors avec l’inscription sur le registre du dème. La formule consacrée que l’on trouve chez, Aristote est ἐγγράφεσθαι εἰς τοὺς δημότας (Ath. Pol., 42). « Plus tard, écrit P. Girard[1], à partir du ier siècle avant notre ère, on trouve sur les marbres la mention d’une inscription spéciale dans les rangs de l’éphébie, désignée par le terme ἐγγραφαί. C’est que l’inscription sur le registre du dème n’a plus pour les éphèbes la même importance qu’autrefois. L’éphébie n’étant plus obligatoire, on n’est plus tenu d’y entrer à l’âge de la majorité légale ; on y entre avant ou après dix-huit ans[2] ».

Quand l’auteur fait mention de la surveillance exercée par l’Aréopage sur la jeunesse, il décrit un état de choses qui existait dans des temps reculés, mais qui avait cessé au ive siècle. Isocrate nous parle de cette époque comme d’un souvenir[3]. Aristote qui nous a laissé dans sa Constitution des Athéniens (ch. 42) des renseignements de première valeur sur l’éphébie, ne souffle mot de la surveillance de l’Aréopage. Plus tard, au contraire, sous la domination romaine, l’Aréopage reprit son influence ancienne. C’est lui qui s’occupait « de l’instruction de la jeunesse ; car ce fut lui qui, sur la demande de Cicéron, insista auprès du péripatéticien Cratippe pour le décider à se fixer à Athènes et à y enseigner la philosophie. Quintilien nous parle d’une condamnation prononcée par les aréopagites contre un enfant qui s’était amusé à maltraiter des cailles : « signum perniciosissimae mentis »[4]. .

    δὲ ὁ Κυμαῖος πρῶτος τοῦ γραμματικοῦ ἀντὶ τοῦ κριτικοῦ εἰσηγήσατο τοὔνομα καὶ γραμματικὸς προσηγορεύθη, ἔνιοι δὲ Ἐρατοσθένη τὸν Κυρηναῖόν φασιν, ἐπειδὴ ἐξέδωκεν οὗτος βιβλία δύο « γραμματικὰ » ἐπιγράψας. Apollodore est du iiie s. Cf. Gudeman in Pauly-Wissowa, 11, 2, col. 1912-1915.

  1. Dictionnaire Daremberg et Saglio, Art. Éphébie, II, 1, p. 624.
  2. P. Girard dit aussi que « l’expression έγγράφεσθαι εις τους έφηβους qu’emploient parfois les auteurs du ive s. est un simple abus de langage ». Mais en fait d’auteurs du ive siècle, il ne cite que l’Axiochos, et cela parce qu’il suppose la date ancienne du dialogue.
  3. Areopag. 37-56.
  4. E. Caillemer, dans le Dictionnaire Daremberg et Saglio, art.