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DÉFINITIONS

Assurance : le fait de ne pas prévoir le malheur ; sang-froid en face du malheur.

Impassibilité : incapacité de tomber dans l’affliction.

Amour du travail : état qui permet de mener à bonne fin ce que l’on s’est proposé ; constance volontaire ; habitude irréprochable du travail.

Pudeur : abstention volontaire d’audace, conforme à la justice et en vue de ce qui est jugé le meilleur ; disposition volontaire à prendre parti pour le meilleur ; le souci d’éviter de justes reproches[1].

dLiberté : pouvoir de diriger sa vie ; droit de disposer de soi-même en tout ; faculté de vivre selon son bon plaisir[2] ; prodigalité dans l’usage et la possession des biens.

Libéralité : état qui porte à s’enrichir dans la mesure où il convient ; dépense et conservation raisonnables des richesses[3].

Douceur : répression des mouvements de colère[4] ; harmonieux mélange de l’âme.

Décence : soumission volontaire à ce qui paraît le meilleur ; mesure dans les mouvements du corps.

Bonheur : bien composé de tous les biens ; ressources pleinement suffisantes pour bien vivre ; perfection dans la vertu ; pour un être vivant, eavoir ce qu’il lui faut pour se suffire[5].

Magnificence : dignité conforme au jugement droit de l’homme le plus respectable.

Sagacité : heureuse qualité de l’âme qui permet à qui la possède de discerner ce qui convient à chacun ; pénétration d’esprit[6].

Probité : sincérité morale unie à la prudence ; intégrité morale.

  1. Définition stoïcienne (V. A. III, 432).
  2. Cf. Aristote :…τὸ ζῆν ὡς βούλεταί τις (Pol. Ζ, 2, 1317 b, 12). Chrysippe : εἶναι γὰρ τὴν ἐλευθερίαν ἐξουσίαν αὐτοπραγία (V. Α. III, 355).
  3. Cf. la définition stoïcienne (V. Α. III, 273) et Aristote, Eth. Nic. Β, 7, 1107 b, 12.
  4. Aristote, Rhétor. Β, 3, 1380 a, 8.
  5. Ces diverses notions, très probablement empruntées à la sagesse populaire, ont été adoptées par les écoles socratique et platonicienne, puis synthétisées par Aristote (Cf. Eth. Nic. Α, 4 et 8 ; Clem. Alex., Strom. II, 21).
  6. Platon, Charmide, 160 c.